GUS ENGLEHORN     

vendredi 28 octobre 2022

Le Minotaure

Musique et sport ne font pas souvent bon ménage, comme aimait à le rappeler Jacno avec “le sport c’est de la merde”. L’exception qui confirme la règle nous vient du Canada. Ancien snowboarder professionnel, Gus Englehorn a choisi, après avoir raccroché les crampons, de tout miser sur la musique. Une deuxième vie où l’on y découvre un rock tendu, foutraque et prodigue d’efficacité. La musique comme planche de salut, au sens premier du terme, d’une excentricité et de collages qui ressemblent à sa vie décousue mais riche de 1000 rencontres. C’est une mixture de sorcier aux allures de bonbon qui pétille sous la langue sans oublier l’acidité des têtes brûlées. Des univers hallucinés et hallucinatoires qui convoquent l’esprit de Daniel Johnston. Un nouveau spectre tout à propos pour la réminiscence de ce feu adorateur de Casper le gentil fantôme. Son imagerie est dans cette lignée de surnaturel bienheureux : ce sont les retranscriptions de rêves dès le réveil. Un épisode survitaminé de Adventure Time, un saut vers la culture indé Américaine dans tout ce qu’elle a de plus freak et nécessaire. A dire vrai, nous n’avions pas ressenti de claque par rapport à une poésie surréaliste depuis le film Gummo de Harmony Korine .Gus est du clan des outsiders, des incompris mais également de ceux dont la toque faite de papier mâché lui va comme un gant tant l’univers qu’il projette provient du plus profond de son cœur d’enfant, au premier degré.