EDOUARD FERLET
samedi 26 octobre 2019
Chapelle Saint Jacques
Performance / 264 touches et 2 mains / Classique technologique
L’homme et la machine. Qui dicte le chemin ? Si l’on en croit Deep Blue et son combat contre Garry
Kasaparov, on serait tenté de dire que mentalement, les ordinateurs contrôlent la partie. Si l’on en croit Terminator et son combat gagné contre le bon sens au cinéma avec ses 6 suites, on serait tenté de dire que Skynet risque de nous causer quelques souffrances. Musicalement, l’affaire est plus complexe. De tout temps, les procédés mécaniques ou robotiques ont été au cœur des créations, mais l’art s’appuyait dessus, quitte parfois même à détourner les avancées technologiques. Le piano automatique est un vestige qui interroge. Tant par le geste et la sensation de vide laissé place par un musicien absent (ce serait comme un concert d’electro avec un seul ordinateur et des jeux de lumière). La technologie avançant, fut crée le disklavier. Sur le même principe mais avec des logiciels Midi, des milliers de partitions étaient intégrés. Le spectacle d’Edouard Ferlet interroge clairement le rapport que nous entretenons à ces instruments. Entouré de 2 pianos, il réagit avec l’automatique rendant la performance illogique. Ce n’est nullement un combat mais une conversation hors du temps avec les compositeurs convoqués : Moondog et Bach, magnifié par le jeu si particulier entre rigueur et improvisations toujours dans le ton d’Edouard Ferlet. C’est dans cette liberté et cette volonté de creuser l’inconnu que ce pianiste nous donne des grilles de lecture quant au manque de l’automate : la folie et les sorties de route.
Crédit son : Joachim Olaya