LYDIA KÉPINSKI
mardi 22 octobre 2019
Chapelle Saint Jacques
Chansons brûlantes / Néo Brigitte Fontaine / Liberté totale
Il y a des artistes que l’industrie de la musique façonne et ceux qui modèlent ce monde à leur image. Dès la première écoute on est convaincu que Lydia Képinski mènera le bal, qu’elle se contrefout des conventions de l’industrie. A l’instar de la démarche de Billie Ellish (sans que son format de chanson ne ressemble le moins du monde à sa consoeur plus policée, sa période adolescente s’achevant avec son premier disque), elle appose ses codes tant à la construction des morceaux que de ce que doit raconter un texte, mettant fit aux impudeurs. Nullement arty ou prétentieuse, elle amène l’électronique de perdition à la chanson, bastonne la poésie et dérange, bouleverse la manière (ou plutôt son absence) de présenter une chanson au monde. Car nous ne sommes plus habitués à voir les artistes autant habiter leurs morceaux, les transcender. Lydia travaille le malaise, n’a aucune peur de déranger et d’accrocher les coeurs. Aucun constat émotionnel , Lydia Képinski nous jette au visage ses émotions, ses pensées : c’est brut et sans pommade. Il y a un risque manifeste
d’être désarçonné car derrière les mises en scène il n’y a précisément pas de jeu. A part également dans sa forme musicale, elle embarque la chanson vers le rock progressif, est plus punk que tant de groupes avec tatouages et ventres à bières apparents.